Ouest France, Enquête vidéo, le 18 mai 2024 – Interview de notre associée, Laure LANDES-GRONOWSKI (pôle IT & Data & Cyber), par Emile Benech, journaliste pour Ouest France, sur le thème “intelligence artificielle et élections”.
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[Extraits]
L’intelligence artificielle est partout. Et permet des avancées techniques considérables dans de nombreux secteurs, comme les télécoms, l’ingénierie, la chirurgie, le BTP, etc. Mais l’intelligence artificielle, ou IA, trouve également des débouchés moins recommandables. Des acteurs malveillants l’utilisent notamment pour désinformer dans le cadre de campagnes électorales, grâce aux deepfakes (ou hypertrucages) et aux bots, servant à les propager.
Les deepfakes sont-ils une menace pour la démocratie ?
Les « deepfakes » – ou « hypertrucages » – en français, sont des images synthétiques fabriquées par l’intelligence artificielle. Le nombre de ces vidéos ou de ces audios explose sur internet, ciblant des personnalités publiques, pour faire de l’argent de manière douteuse, ou pour les discréditer.
Ils sont également utilisés dans le cadre de campagnes électorales. Depuis le début de l’année 2024, quasiment tous les scrutins ont été perturbés par des vidéos ou des audio deepfakes.
À Taïwan, par exemple, lors de l’élection présidentielle, un cybergroupe nommé Storm1376, alias Spamouflage, lié au Parti communiste chinois, a diffusé des deepfakes destiné à augmenter le nombre de votes du candidat pro Pékin. En Indonésie, une vidéo a émergé lors de la campagne présidentielle, ressuscitant l’ancien dictateur Suharto, pourtant décédé en 2008. On le voit appeler à voter pour le parti du Golkar (droite), afin « qu’ils poursuivent (ses) rêves d’une Indonésie moderne et prospère ».
Ces deepfakes sont la preuve d’un début, balbutiant mais réel, d’une nouvelle forme de désinformation. Qui touchera certainement les autres élections, déterminantes, qui doivent se dérouler cette année. En juin, les citoyens de l’Union européenne sont par exemple appelés à voter pour élire le Parlement européen. En novembre, les États-Unis éliront leur nouveau président. Le Premier ministre indien, Narendra Modhi, cherchera également à être reconduit pour un troisième mandat.
Ouest France s’est penché sur les nouvelles intelligences artificielles qui permettent la création de ces trucages. Et sur les acteurs qui les utilisent.
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Par AGIL’IT – Pôle IT, Data & Cyber
Laure LANDES-GRONOWSKI, Avocate associée
