Ce qu’il faut savoir sur le crowdfunding

Les entreprises ne parviennent pas toujours à se financer dans des conditions favorables, ce qui peut compromettre leur pérennité ou freiner leurs initiatives.
C’est en partant de ce constat et grâce au développement des nouvelles technologies que la finance participative ou « crowdfunding » s’est développée et connait un véritable essor.

 

Aujourd’hui, le financement participatif se pose comme une alternative aux acteurs du financement classiques, plus que comme un concurrent. Dans certains cas, le financement participatif et le financement classique peuvent même être combinés. Des banques ont ainsi créé des partenariats avec des plateformes de crowdfunding.
Si, à ce jour, le financement participatif ne fait l’objet d’aucune définition juridique, il peut être décrit comme étant un moyen de lever des fonds auprès du grand public, via une plateforme internet.

 

Il prend plusieurs formes :

 

  • Le don avec ou sans contrepartie (« crowdgiving »)
  • Le prêt gratuit ou le prêt rémunéré, ainsi que l’acquisition de titres de créance (« crowdlending »)
  • La souscription de titres de capital (« crowdequity »)
  • Toutes les opérations sur titres (actions, obligations et minibons) sont également appelées « crowdinvesting »)

 

Le financement participatif connait une croissance exponentielle.

 

En 2016, le montant collecté total a été de 628,8 millions d’euros, soit plus du double qu’en 2015.

 

Il a permis de lever 233,8 millions d’euros en 2016 en France (contre 166,8 millions en 2015), répartis comme suit entre les trois grands types de financement participatif :

 

  • Don : 68,6 millions d’euros (dont 7,2 millions de dons sans récompense)
  • Prêt : 96,6 millions d’euros (dont 3 millions de prêt non rémunéré, 45 millions en obligations et 8,4 millions en minibons)
  • Investissement : 68,6 millions d’euros.

 

Quel est l’intérêt de faire appel au crowdfunding ?

 

  • Amorcer son projet

Au même titre que la « Love money » ou les Business Angels, le crowdfunding facilite l’amorçage d’un projet, qui n’a pas encore assez d’envergure pour convaincre les acteurs classiques du financement, mais qui a quand même des besoins de financement.

 

  • Faire levier pour obtenir un financement classique

Obtenir un financement participatif peut permettre à un projet de renforcer ses fonds propres et de lui donner de meilleures garanties pour obtenir un emprunt bancaire.

 

De plus, la réussite d’une opération de crowdfunding crédibilise le porteur de projet auprès des banques et autres investisseurs institutionnels.

 

  • Tester, faire connaître et enrichir son produit– Tester son produit auprès du public
    – Recueillir l’avis et les suggestions des internautes
    – Fédérer une communauté auprès de son projet, notamment à travers les réseaux sociaux

 

Y’a-t-il des risques à faire appel au financement participatif ?
        (i)    L’échec

 

La réussite d’une opération de crowdfunding n’est pas garantie.

 

  • Perte de temps et d’argent : Si le financement n’aboutit pas, le porteur de projet aura perdu du temps et de l’argent car c’est une opération chronophage qui demande beaucoup d’implication.
  • Perte de crédibilité : L’échec du financement sur une plateforme peut faire « effet boule de neige » et empêcher le projet de trouver une autre plateforme ou une autre source de financement.(ii) Le plagiat

Le porteur de projet devra rendre public un grand nombre d’informations sur son projet, lesquelles pourraient être pillées pour servir un projet concurrent.

 

Il est donc primordial de protéger les créations sur le plan de la propriété intellectuelle avant de les diffuser sur les plateformes de crowdfunding.

 

Salomé GARLANDAT